
L’exemple du café bolivien ou la situation des caféiculteurs en Bolivie
Comment expliquer qu'un pays comme la Bolivie, pays aux paysages variés et aux sols regorgant de richesses, se voit aujourd’hui parmi les pays les plus pauvres de la planète ?
Que devient alors le peuple bolivien, qui est principalement agriculteur ?
Présentation du pays
Coroico, la route la mort
(route dite « la plus dangereuse du monde »)
Economie
La Bolivie est l’un des pays les plus pauvres d’Amérique du Sud et son économie a d'ailleurs terriblement souffert de certaine instabilités politiques durant ces dernieres annèes. Alors que la société est déchirée par de profondes inégalités sociales, les politiques, favorisant les investissements étrangers, provoquent de forts mouvements de contestation de la population.
Mais le programme d’ajustement structurel mis en place dans les années
La population de Bolivie était estimée, en 2008, à 9,2 millions d'habitants. Cela correspond à une densité de population de seulement 8,5 habitants au km², une des plus faibles d’Amérique du Sud. Le taux de fécondité, avec 4,8 enfants par femme, est élevé, tandis que l’espérance de vie est faible (60,4 ans en moyenne et moins de 54 ans seulement dans les campagnes).
Le produit intérieur brut (PIB) de la Bolivie s’éleve à 4 400$ par habitant.
La croissance a été de 4,2 %, en 2007, et l’inflation de 11,7 %.
Au niveau de l'éducation, l’école primaire est, en principe, gratuite et obligatoire pour les enfants âgés de 6 à 13 ans. Mais les écoles ne sont pas assez nombreuses pour les besoins de la Bolivie et engendre alors un fort taux d'alphabétisation.
Echanges
Créée en 1825 par l’agrégation de territoires divers, la Bolivie s'est tout de suite heurté à ses pays voisins. Dépendante de ses exportations mais handicapée par son enclavement dans les terres et par un réseau de transports et de communications peu développé, la Bolivie perd son accès à la mer par le Brésil et la partie sud de son territoire.
LE CAFÉ
Agriculteurs, Bolivie
Introduction générale
Depuis le XXe siècle, l’histoire du café est rythmé par de nombreuses tentatives d’accords entre pays consommateurs et pays producteurs, rendant le marché du café particulièrement instable. Il n’a cessé de prendre de l’ampleur durant ces dernières années, devenant le second bien le plus vendu au niveau international après la seconde guerre mondiale, (après le pétrole) et engendrant l’essor d’une industrie de services (transport, torréfaction, distribution).
En 1940 est signé entre les Etats Unis et 14 pays producteurs d’Amérique latine, le premier accord international sur le café : l’accord interaméricain du café. Il garantit un marché aux pays exportateurs du sud, et un approvisionnement stable a l’Amérique du nord. Il garantit aussi des prix qui reste très faibles pour les petits producteurs. De nombreux autres accords suivirent ensuite entre pays producteurs et pays consommateurs afin de relancer et de stabiliser les cours. Mais en 1957 la chute des prix s’accentue et n’est toujours pas résolue à ce jour.
graine de café torréfié
Au niveau international, le café est l’une des matières premières agricoles produisant le plus grand flux de transactions financières au monde et la plus importante matière première tropicale. En 2005, plus de 10 milliards d’euros ont transités entre pays consommateurs et pays producteurs. Sa production s’élève à 7.5 millions de tonnes.
Les principaux consommateurs de café sont les Etats-unis, avec 1.4million de tonnes acheté en 2005. Derrière eux, l’Allemagne, consommant plus d’1 million de tonnes, suivi du Brésil, producteur mais aussi grand consommateur, avec 930 000 tonnes en 2005. Derrière eux, le Japon,
LE CAFÉ BOLIVIEN
Fruits mûrs (dits aussi « cerises ») de caféier
(plante produisant du café)
Les principales cultures commercialisées sont le soja, le sucre et le café.
Il y aussi une importante production illégal de coca, la plante qui produit la cocaïne. En effet elle est devenue depuis plusieurs années une alternative permettant à la popullation une meilleure situation, bien que le gouvernement coopère activement avec les Etats-Unis pour la suppression de ces plantations.
En Bolivie, 95 % du café est produit entre 800 et
Des centaines de milliers de producteurs de café d’Amérique latine, vivant de la vente de quelques quintaux de café récoltés à la main, ont un faible niveau de vie et dépendent essentiellement du prix de vente de cet « or vert » (avant torréfaction, le grain de café est vert).
Or, le prix mondial du café se caractérise justement par sa forte variabilité. Le cours mondial du café a atteint 0.80 € la livre en octobre 2004 alors qu'il était de 1.69 € en mars 1998, pour se stabiliser à un niveau particulièrement bas ces dernières années.
Les prix mondiaux du café s'étaient effondrés en 1992 et au cours du premier semestre de 1993, pour atteindre leur niveau le plus faible il n'y a seulement que quelques années. En suivant l’évolution des prix, on constate que le cours du café est caractérisé par des fluctuations subites et spectaculaires jusqu’à triplement de sa valeur en quelques jours seulement.
Cette situation s’explique par un important réseau d’intermédiaires locaux qui monopolisent une bonne partie des marges bénéficiaires, et qui maintient les caféiculteurs des Yungas dans la pauvreté.
En effet le commerce extérieur, qui est basé sur les matières premières, se répercute sur la vulnérabilité de l'économie bolivienne qui dépend de la fluctuation mondiale des prix.
En
La Bolivie, elle, produit un café exclusivement arabica. Il est, dans ce pays, l’un des principaux « moteurs de l’économie ». La chute des prix en bourse a donc fortement joué sur la variation du PIB. La diminution d’une activité économique soit des recettes d’exportation, affaiblit les capacité d’un pays a importé la technologie nécessaire à son développement. De plus, les parcelles des caféiculteurs boliviens sont très vieilles (plus de 20 ans en moyenne) et nécessitent un renouvellement considérable. Les technologies adaptées pour assurer l’entretient des plantation manquent fortement à ce pays.
On note également que
Les petits producteurs et artisans du Sud restent donc soumis à une pression sans pitié des lois du commerce. Cette matière première, qui fait vivre une grande partie des salariés et producteurs du Sud, voient leur cours, sur le marché mondial, s'affaiblir d'année en année.
Dans ces conditions, un petit paysan ne peut vivre dignement de son travail. Il est devient donc couramment obligé de travailler dans des conditions comparables à l'esclavage, de faire travailler ses enfants et de renier son environnement social, économique, écologique et culturel.
On constate qu'une famille sur cinq vit de 7000Franc a 12000 Franc par an, ayant comme logement au mieux une maison en torchis délavée au fil des saisons des pluies, au pire, une cabane construite de planche ouverte a tous les vent.
Un niveau de rémunération si faible qu’il conduit nombre de producteurs boliviens à s'endetter, avant même le début de la récolte, pour se nourrir et payer les frais de production.
En conséquence, l’exode rural s’intensifie. Les bidonvilles grossissent, la population touchée trouve des travaux misérables qui leur donnent à peine plus que la production de café.
Pour résoudre ce problème, les producteurs des Yungas se sont regroupés en coopérative au début des années quatre-vingt-dix avec la naissance de l’association Max Havelaar. Leur objectif : maîtriser leur filière en produisant un café de qualité tout en l’exportant à un prix valorisant leur travail grâce au circuit de commercialisation équitable.
Avec le commerce équitable, les caféiculteurs boliviens ont commencé de nouvelles relations commerciales entre producteurs et acheteurs. Une manière pour les agriculteurs de rémunéré leur travail à une plus juste valeur.