Impact du commerce équitable sur les petits producteurs

Le commerce équitable a, dès son introduction sur le marché, rencontré un succès grandissant chez les consommateurs. Pour exemple, la France, où le chiffre d'affaire des produits labellisés Max havelaar est passé de 18 millions en 2001, à 120 millions en 2005, pour atteindre enfin 210 millions en 2007; ou encore les Etats-Unis et la Suède où la croissance des produits équitables pour l'année 2006-2007 fut respectivement de 46 et 166%.
Ce fort taux de croissance a entraîné aujourd'hui, le commerce de produits équitables par certaines grandes distributions comme Auchan ou Leclerc. Le commerce équitable est désormais un argument marketing engendrant des milliards de dollars dans le monde. Mais, parmi cette masse monétaire, quelle est la part du petit producteur? Le commerce équitable a-t-il réellement la capacité d'améliorer le quotidien des petits producteurs, ou est-ce seulement un argument marketing?
Nous verrons dans cette partie, l'impact du commerce équitable sur les producteurs.
Le commerce équitable, dont l'idéologie est le partage équitable des profits entre les différentes parties, prône une augmentation de la part revenant aux producteurs, part qui était jusqu'alors dérisoire et ne permettant pas au producteur de vivre décemment. Cette revalorisation salariale est notamment permise par la réduction d'intermédiaires entre les échanges.
Ainsi, le commerce équitable a permit d'augmenter de 400% le salaire moyen d'un producteur de café sud-américain, passant de 1 à 4$ par jour.
Pour exemple, sur un kilo de banane dont le prix serait fixé à 2€, le petit producteur en toucherait 0,12 centimes. Le commerce équitable permet au producteur de toucher 0,31 centimes au lieu des 0,12 centimes, soit un salaire 2,5 fois plus important même si dans le même cas, le prix du kilo de banane serait plus cher, passant de 2€ à 2,21€. Il y a donc là une volonté du client lorsqu'il consomme équitable, a favoriser le niveau de vie des petits producteurs car en effet, le commerce équitable permet au producteur d'avoir des revenus plus importants mais surtout, plus régulier, étant moins confrontés au risque d'inflation ou de déflation.


Ainsi, ces revenus permettent aux petits producteurs de prendre en charge le minimum vital, c'est-à-dire, les dépenses de premières nécessité que ce soit l'alimentation, l'habillement, le logement, ou encore la scolarisation des enfants.
Par exemple, les handicapés, les intouchables, les femmes, ainsi que de nombreuses personnes n'ont pas ou rarement accès à des activités professionnelles et donc à un revenu. La rareté du travail et l'incompatibilité avec leur situation ou leur niveau de qualification entraînent des situations d'extrême pauvreté. Le commerce équitable, lui, cherche a fournir à ces personnes un métier, une activité rémunérée et compatible avec leur situation : le travail à la tâche à domicile permet de concilier activité productive et activité domestique par exemple. La rémunération donnée devient supérieure ou égale aux rémunérations dans d'autres activités (agriculture par exemple).
Le commerce équitable permet également au producteur de développer une épargne qui lui permettra d'investir dans son entreprise, de favoriser son développement. Ainsi, avec un champ de café plus grand par exemple, le producteur peut produire plus de café, en vendre plus, investir dans des biens de productions qui favoriseront son rendement. Un meilleur rendement lui permettra de vendre plus, d'accroître son chiffre d'affaire et ainsi, améliorer son niveau de vie.
Les nouvelles compétences techniques, les revenus augmentés, les commandes régulières, les contacts avec des personnes extérieures au milieu, des produits qui sont exportés en dehors du pays… contribuent à la reconnaissance, à la valorisation des producteurs, tant par rapport à eux mêmes que par rapport à leur entourage.
Exercer une activité, produire pour l'exportation, gérer un revenu, contribuer au revenu familial, se retrouver dans des organisations, permet à ces personnes en situation d'exclusion de se réinsérer et de retrouver leur dignité.
Ces organisations amènent donc leurs membres à sortir de leur cadre social familial et à constituer des réseaux plus larges autour d’enjeux nouveaux, les amenant à développer de nouvelles compétences de gestions, de négociations…

Le commerce équitable a donc, en plus d'un argument marketing représentant des milliards de dollars, une réelle préoccupation envers le petit producteur dont l'augmentation du salaire lui permet d'améliorer considérablement son niveau de vie.